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La rue Dufferin en 1897
En 1897, les tramways commencent à circuler dans les rues de Sherbrooke. Sur le pont Dufferin, ils croisent piétons et charrettes. Le pont, reconstruit avec une armature en fer en 1880, a encore ses trottoirs en bois. À l’intersection des rues Frontenac et Marquette, l’édifice Sun Life abritait plusieurs bureaux, dont ceux du consulat américain. À gauche, la People’s Telephone Company, qui faisait concurrence à la Bell Company dans les Cantons de l’Est, affiche sa raison sociale. À l’époque, chaque compagnie possède ses propres lignes et terminaux. Il était impossible pour un abonné de joindre une personne liée à une compagnie concurrente. Les commerçants, pour contacter leurs clients, devaient s’abonner aux deux réseaux téléphoniques. L’immeuble de l’autre côté de la rue Dufferin, près de la sortie du pont, a abrité les bureaux du quotidien La Tribune pendant plusieurs décennies.
Le moulin à laine de Magog près de la rivière Magog, vers 1910
Le développement de Sherbrooke est dû à l’énergie hydraulique fournie par la gorge de la rivière Magog. Au XIXe siècle, suite à la construction de plusieurs barrages qui alimentent en énergie de nombreuses usines et ateliers, Sherbrooke devient la deuxième ville industrielle du Québec, après Montréal. Sur la rive est de la rivière Magog, près de l’actuel pont Hubert-C.-Cabana, s’établit un secteur industriel où prospèrent, entre autres, G.G. Bryant, une usine de bois de sciage construite en 1877, et Magog Woolen Mills, une entreprise spécialisée dans la fabrication de textiles, construite en 1868 et en activité jusqu’en 1925. En 1889, pour répondre aux besoins des usines de la région de la Gorge, le Canadien Pacifique construit une gare à l’intersection des rues Belvédère et Frontenac. L’année suivante, les citoyens du quartier Nord bénéficient d’un nouveau pont qui relie leur quartier à leur lieu de travail et aux écoles du Plateau Marquette. En 1897, une ligne de tramway passe sur le pont. En décembre 1902, un tramway déraille à cet endroit. Le passage répété des tramways sur la structure en bois du pont finit par l’ébranler. En juillet 1903, un nouveau pont Wolfe à arche métallique est inauguré.
Photo : Fonds Frederick James Sangster – Société historique de Sherbrooke.
La Sherbrooke Pure Milk Co. Ltd. vers 1920
En 1910, Marcus Trenholm Armitage et R.W. Reid s’associent pour fonder Sherbrooke Pure Milk. Après des débuts modestes, l’entreprise devient le plus important détaillant et grossiste de produits laitiers de Sherbrooke et des Cantons de l’Est. En plus du lait, Sherbrooke Pure Milk produit bientôt de la crème, de la crème fraîche, de la crème fouettée, de la crème glacée et du beurre. À la fin des années 1920, la pasteurisation obligatoire du lait entraîne des changements structurels dans ce secteur de production. Les petits producteurs n’avaient pas le capital nécessaire pour équiper leurs laiteries d’un pasteurisateur. En 1929, des hommes d’affaires de la région, dont Charles Benjamin Howard et Albert Carlos Skinner, créent la Sherbrooke Pure Milk Company, qui fusionne la Sherbrooke Pure Milk et la Crèmerie de Sherbrooke.
Photo : Fonds Gérard Auray – Société d’histoire de Sherbrook
La rue Wellington Nord dans les années 1930
À la fin des années 1930, la rue Wellington est le centre de l’activité économique de la ville de Sherbrooke. Les tramways ne circulent plus depuis 1932. Ils ont été remplacés par de grosses voitures américaines. Les parcomètres n’ayant pas encore été introduits, les professionnels ayant des bureaux au centre-ville pouvaient garer leur voiture le long de la rue pendant une journée entière sans recevoir de contravention. À gauche, au centre, un grand panneau annonce « VÊTEMENTS ». C’est le magasin Rosenbloom, une mercerie qui vend aussi de longs maillots de bain en laine pour soutenir le moral. À droite, au loin, le Granada est le lieu où sont projetés les grands films américains et où se produisent les stars internationales et locales. De grands ormes bordent encore la rue près de l’actuel hôtel de ville, mais ils ont disparu lorsque la maladie hollandaise de l’orme les a frappés dans les années 1950.
Le bar laitier de Sherbrooke Pure Milk vers 1952
En 1930, la Sherbrooke Pure Milk Company inaugure sa nouvelle usine, qui comprend l’équipement nécessaire pour se conformer aux nouveaux règlements sanitaires édictés par le gouvernement provincial. Le lait et la crème sont pasteurisés. La nouvelle usine est construite à gauche de l’ancien bâtiment. Les compagnies laitières ont lancé des campagnes publicitaires pour démontrer les avantages du lait pasteurisé. En 1936, Sherbrooke Pure Milk réussit un grand coup publicitaire en distribuant gratuitement un calendrier mettant en vedette les cinq jumelles Dionne, alors âgées de deux ans. En plus de vendre du lait, la Sherbrooke Pure Milk profite de l’engouement pour les milkshakes et les cornets de crème glacée dans les années 1950. Elle élargit sa clientèle en ouvrant un bar laitier que tous les jeunes de Sherbrooke fréquenteront.
Photo : Fonds de la famille Olivier – Société d’histoire de Sherbrooke.
Un policier dans la « poubelle », dirigeant la circulation à l’angle de la rue King Ouest et des Grandes-Fourches en 1974.
Dans les années 1920, un policier dirige la circulation à l’angle de King Street West et de Wellington Street. Portant un casque colonial blanc, il dirige les voitures, les piétons, les charrettes et les tramways. Dans les années 1960, il y a encore un gendarme à cette intersection. Quant à l’intersection des Grandes-Fourches et de la rue King Ouest, ce n’est qu’en 1946 qu’un agent de police est affecté à la même tâche. Au début, le constable n’était là qu’aux heures de pointe. Pour sa sécurité, il était installé sur un petit socle de 30 cm de haut, ce qui lui permettait de surplomber la circulation. Au fil du temps, ce petit socle deviendra la » poubelle « , un objet dont beaucoup de Sherbrookois se souviennent. La poubelle sera bientôt équipée d’un plancher chauffant et d’un petit toit pour protéger le gendarme des intempéries. Cette tour a disparu à la fin des années 1980.
Photo : Fonds de la Ville de Sherbrooke – La Société d’histoire de Sherbrooke.
234 rue Dufferin
Après avoir pratiqué dans l’édifice central de la rue King Ouest, c’est dans ce bâtiment que les docteurs Gaëtan Duquette, Pierre Massicotte et Robert E. Weldon ont établi leur clinique le 1er mai 1978. Nommé Centre dentaire du Vieux Sherbrooke en 2008, il a abrité notre clinique jusqu’en décembre 2012. En 1854, John Griffith, un marchand, a érigé l’immeuble situé à l’emplacement actuel du 234, rue Dufferin. Le Griffith Block était alors un bâtiment de trois étages à usages multiples. C’était le plus grand bâtiment commercial de la région. De nombreux curieux font un détour pour venir le voir. En plus des commerces, le Griffith Block abrite des bureaux et un auditorium. Le bureau de poste y était installé jusqu’en 1884. Plusieurs associations occupent des bureaux dans le bâtiment. Certaines ont une vocation culturelle, comme la Sherbrooke Library and Art Association, qui met en place un musée, une bibliothèque et une salle de lecture dans les années 1880. À partir de 1907, la communauté juive de Sherbrooke y pratique son culte jusqu’en 1920. Acheté en 1947 par Mme Blanche Bélanger, le bâtiment est agrandi d’un étage. Cependant, les fondations du bâtiment, vues du pont Gilbert-Hyatt, montrent qu’elles datent du 19e siècle. Photo : Société d’histoire de Sherbrooke.